HOMME POUR HOMME
NOTES DE MISE EN SCÈNE
«Homme pour homme n’est pas, pour moi, un travail qui ressemble à ce que j’ai fait précédemment… mais on ne se refait pas. Alors que d’ordinaire je travaille principalement sur un chœur d’acteurs chargés de prendre en charge le texte, ici chaque acteur a un rôle, un parcours précis.
Tout se joue seul, ils ne communiquent pas entre eux. Ils sont dans une sorte d’intimité virtuelle. Et cette somme d’individus seuls fabrique quelque chose, qui raconte l’organisation des hommes entre eux. En travaillant avec eux, j’ai l’image de ces gens dans la rue qui parlent au téléphone portable avec un kit mains libre. Ils semblent parler seul être hors de la réalité alors qu’ils sont bien en interaction avec elle, qu’ils la forment.
Dans cette pièce seul Galy Gay n’est pas ainsi. Lui veut continuer à parler avec les autres. Ce spectacle est intime et individualiste. Il raconte cette impression de désarroi que nous avons face au monde où chacun semble faire ses petites choses dans son coin, mais malgré tout s’agrège pour se mettre d’accord… y compris pour balancer une bombe sur la tête du voisin.
Mon idée, en ce début de répétition, est extrêmement simple : tous les comédiens jouent face au public avec trois fois rien comme décor. Ils semblent soliloquer alors que petit à petit la situation se tisse. L’idée que porte cette œuvre est contenue pour moi dans l’éléphant dont il est question dans la pièce: il n’existe pas mais il se vend et s’achète donc il a une matérialité.»
Philippe Vincent